Ce bloc de schiste rouge que j’avais ramené à grand-peine jusqu’à mon atelier d’une carrière où il se démarquait par son grenat peu commun parmi le tas de pierres.
Pendant plusieurs années il est resté devant ma porte, par terre, encombrant le passage et vu son poids je n’avais pas eu le courage de le déplacer, jusqu’au retour d’un séjour au Venezuela.
L’image incroyable des ibis rouges, flamboyants dans les derniers rayons, venant se percher sur les arbres des méandres de l’Orénoque par grappes de milliers d’individus, reste gravée dans ma mémoire. Tous les soirs, j’avais contemplé ce spectacle. Muet devant tant de beauté j’avais su désormais ce à quoi j’allais employer cette roche rubescente.
Ces trois ibis rouges sortis de ce bloc, une taille directe qui a duré plusieurs semaines, me transportent dans mon souvenir de ces merveilleux crépuscules.